La philanthropie française reste trop discrète

ETUDE - Un sondage publié mardi par la Fondation de France révèle pourtant de fortes attentes...

 Et si la France s’inspirait des Etats-Unis ? Alors que Bill Gates et Warren Buffet viennent de convaincre 91 milliardaires de céder la moitié de leur fortune dans le cadre de leur initiative «Giving Pledge», la route semble encore longue dans l’Hexagone. 

Selon un sondage réalisée par Mediaprism1 pour l’Observatoire de la Fondation de France dans le cadre de l’étude «La Philanthropie à la française»* rendue publique mardi, 81 % des Français appellent pourtant à plus de philanthropie. Si la plupart (73 %) ont une bonne opinion des philanthropes français, leur connaissance en reste largement « désincarnée » « puisque si 1/3 d’entre eux peuvent citer des noms de philanthropes, ils citent essentiellement ceux de Bill Gates et Warren Buffet ; aucune figure française n’émerge », souligne l’étude.

Une nouvelle dynamique en marche

Malgrè une culture et une histoire française peu propices au développement de ces dons privés, les auteurs de l’étude notent toutefois de profonds changements ces dernières années. Au-delà des donations importantes à des œuvres d’intérêt général, le rytme des créations de fondations de financement semble avoir connu une très nette accélération, avec environ 660 fondateurs vivants aujourd’hui, cumulant des actifs estimés en 2011 à 2,7 milliards d’euros. «Ces capitaux placés, en biens immobiliers ou mobiliers, mais également abondés de versements réguliers de leurs fondateurs, ont permis de financer des projets d’intérêt général pour un montant estimé à 165 millions d’euros cette même année», souligne l’étude. 

Au total les deux tiers ont initié leur fondation alors qu’ils étaient encore actifs professionnellement, (avant l’âge de 65 ans), dont 28% avant l’âge de 50 ans, contre 10% entre 1975 et 2000. « La population des philanthropes rajeunit donc considérablement » ; estime l’Observatoire de la Fondation de France. Autre nouveauté qui tempère certains préjugés: la majorité de ces philanthropes ne sont pas des héritiers (66%) et 64% ont des héritiers en ligne direct.

Une dynamique que le directeur général de la Fondation de France Francis Charhon souhaite voir encourager en conservant des mesures fiscales incitatives mais aussi en contribuant à « assumerla légitimité d’une action privée». Une petite révolution culturelle dans l’hexagone.

Source : 20minutes.fr

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