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L'Uniterrsaliste Andromede60

Les banques américaines broient du NOIR

26 Avril 2012 , Rédigé par Andromede Publié dans #Economie Actuelle

Banques-faillites.jpgCela fait déjà quelques semaines que l'avenir des banques américaines tourne franchement à l'orage. Si elles avaient passé avec succès, pour la majorité d'entre elles, les tests de résistance mi-mars, leurs résultats du premier trimestre sont plombés par d'importantes pertes. Le secteur, en pleine mutation, doit par ailleurs faire face à des rebellions internes sans précédent et à une fuite inquiétante de leurs meilleurs éléments.

 

chiffres-en-baisse.jpgDes résultats en berne

La banque d'affaires Morgan Stanley a annoncé jeudi 19 avril une perte nette part du groupe de 119 millions de dollars pour le premier trimestre, alors qu'elle était bénéficiaire l'an dernier. Le chiffre d'affaires a, pour sa part, régressé de 8 % à 6,935 milliard de dollars.

Plus mal en point encore, la Bank of America (BofA), a publié jeudi un bénéfice net part du groupe divisé par cinq sur un an au premier trimestre, à 328 millions de dollars. Quant à son chiffre d'affaires, il a reculé de 17 % à 22,3 milliards de dollars - soit à peine un peu moins que les 22,5 milliards attendus en moyenne par les analystes.

De son côté, Citigroup a annoncé lundi 16 avril un bénéfice net en baisse de 2 % sur un an à 2,9 milliards de dollars - un résultat meilleur que les prévisions des analystes, même si le chiffre d'affaires a déçu. Ce dernier a reculé de 2 % sur la période sous revue à 19,4 milliards de dollars, moins que les 19,8 milliards attendus en moyenne par Wall Street.

Enfin, même Goldman Sachs - qui a publié des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre, à 2,08 milliards de dollars - voit son chiffre d'affaires reculer de 16 %, à 9,95 milliards de dollars.

Degradation.jpgLa dégradation menace

Déjà affaiblies par leurs mauvais résultats, ces grandes banques sont en outre sous le coup d'une menace de dégradation par l'agence de notation Moody's, qui doit se prononcer mi-mai. Citigroup et BofA pourraient perdre deux crans et Morgan Stanley, trois - ce qui les plaçeraient toutes les trois à Baa2, soit à deux crans seulement de la catégorie spéculative. Le patron de cette dernière, James Gorman, a d'ailleurs récemment rencontré les responsables de Moody's, et ce, à plusieurs reprises.

 

 

Les notes de Goldman Sachs et JP Morgan Chase pourraient elles aussi être dégradées de deux crans, mais elles ne descendraient pas en-dessous de la lettre A (respectivement A3 et A2).

Si les banques se préparent à cette éventualité - fort probable - en prévoyant d'augmenter le niveau de leurs liquidités et collatéraux additionnels (4,5 milliards de dollars pour la BofA, 5,4 pour Citigroup et 6,5 pour Morgan Stanley), les patrons de Wall Street anticipent déjà les "winners and losers".

BlackRock - premier gestionnaire d'actifs dans le monde - prévoit ainsi de réorganiser ses activités autour d'établissements mieux notées, tandis que la Bank of New York Mellon s'attend déjà à ce que la dégradation de ses concurrents lui permette de récupérer plus de dépôts, rapporte encore DealBook, le blog spécialisé finances du NYT.

 

Rebellion.jpgDes rebellions retentissantes

Plus qu'un pavé dans la mare, c'est l'opprobre général qu'a jeté sur Goldman Sachs Greg Smith - un employé de la banque d'affaires -, provoquant un séisme dans le monde de la finance. L'ancien banquier expliquait, dans une tribune publiée en mars dans le New York Times, pourquoi il quittait la société, dénonçant le fonctionnement "plus toxique et destructif que jamais" de cette entreprise puissante et secrète qui met "l'intérêt du client au second plan".

Autre coup de théâtre, le refus, mercredi, des actionnaires de Citigroup de valider le plan de rémunération de leurs dirigeants, et ce, sur les recommandations de deux cabinets de conseils. Cette révolte surprise pourrait même faire jurisprudence et s'étendre à d'autres établissements.

Des banquiers stars en fuite

Plusieurs grands noms de la finance ont récemment quitté, tour à tour, leurs célèbres employeurs. Andrea Orcel fut le premier, fin mars, à délaisser ses fonctions de responsable de la stratégie de la banque de financement et d'investissement chez Bank of America Merrill Lynch.

Moins discret, Ian Hannam, le président de la division marchés financiers de la filiale londonienne de JP Morgan, a été contraint de présenter sa démission, début avril, sur fonds de soupçon de délit d'initié. Une semaine plus tard, c'était au tour de Yoël Zaoui, co-directeur de la branche fusions et acquisitions - une promotion acquise seulement un an auparavant - de quitter Goldman Sachs.

Retraite ou démission, départ volontaire ou forcé, le départ de ces banquiers est révélateur de la mutation que subit le secteur depuis la crise financière, entre suppression de postes, diminution des bonus et nouvelle réglementation.

Malaise.jpgLe malaise des géants de Wall Street s'étale désormais au grand jour. Et à ceux qui s'en étonnent - comme Jamie Dimon, le PDG de JP Morgan Chase -, Joe Nocera, éditorialiste au NYT, répond sobrement dans une colonne intitulée "Pourquoi les gens haïssent les banques" que la crise financière "est le résultat direct de pratiques mesquines et souvent illégales de la part des banques, qui ont causé le malheur indicible de millions d'Américains".

SOURCE : LEMONDE.FR

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