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L'Uniterrsaliste Andromede60

Krishnamurti, l'éveil de la Conscience

22 Avril 2012 , Rédigé par Andromede Publié dans #Histoire & Personnages

Krishnamurti-4.jpgJiddu Krishnamurti (ou Jidhu Krishnamurti), (en télougou జిడ్డు కృష్ణ మూర్తి et en tamoul கிருஷ்ணமூர்த்தி), né à Madanapalle (Andhra Pradesh) le 11 mai 1895 et décédé à Ojai (Californie), le 17 février 1986, est un philosophe et promoteur d'une éducation alternative d'origine indienne. Apparue au sein de la théosophie et de la contreculture des années 1960, sa pensée exerça une influence notable sur des auteurs et des personnalités de différentes disciplines.

 

 

 

 

Krishnamurti-5.jpgLA PENSEE DIRECTRICE

La pensée de Krishnamurti est, selon lui, résumée dans son texte de 1980 « Le cœur des enseignements ». Il se fonde sur sa citation de 1929, selon laquelle « La Vérité est un pays sans chemins ». L'acquisition de cette « vérité » (qu'il appelait aussi « l'art de voir ») ne peut, selon lui, se faire au travers d'aucune organisation, aucun crédo, aucun dogme, prêtre ou rituel, ni aucune philosophie ou technique psychologique. Elle serait mieux connue par le miroir des relations et l'observation du contenu de son propre esprit. Les images, les symboles, les idées, les croyances seraient toutes des obstacles et la cause des difficultés humaines. La perception de la vie serait conditionnée par les concepts enracinés dans l'esprit. L'individu ne serait ainsi que le produit superficiel d'une culture. À partir de ce constat, une liberté peut être entrevue dans l'observation attentive de son propre manque de liberté. La connaissance du mouvement de ses propres pensées révèle l'esclavage au passé, la division entre le penseur et sa propre pensée, l'observateur et l'objet d'observation, l'expérimentateur et son expérience. Quand cette division se résorbe, l'observation « pure », libérée du temps et des conditionnements provoquerait une mutation radicale de l'esprit. Bien que sujet britannique par sa naissance dans la période où l'Inde était sous administration britannique, puis résident américain (un visa qu'il devait renouveler pour demeurer à Ojai), il se disait libre de toute nationalité (comme de toute culture ou religion) parce que, selon lui, l'attachement à la nationalité provoque la séparation qui est à son tour à l'origine des conflits.

Krishnamurti-3.jpgLE PARADOXE KRISHNAMURTI

Krishnamurti était connu pour critiquer la pensée, la religion et la philosophie. Ce qui lui faisait répondre, quand on le questionnait sur son statut, qu'il n'était ni penseur, ni gourou, ni philosophe. Enfant au regard vague, peu enclin aux études, fragile, il a été propulsé « messie » à l'adolescence, sous le tutorat de personnalités de la théosophie avant de prendre une direction apparemment très opposée aux projets théosophiques, pour finir par être vénéré par des milliers de personnes comme un maître spirituel.

Selon le professeur de philosophie Raymond Martin, la pensée de Krishnamurti est assez éloignée de la philosophie académique, particulièrement dans la tradition analytique. Il trouve cependant des similitudes avec la méthode socratique et l'enseignement originel de Siddhārtha Gautama. Toujours selon ce philosophe, l'approche de Krishnamurti s'apparente plutôt à une « méditation guidée ».

Des personnalités de tous bords ont cependant mentionné avoir été influencées par Kirshnamurti, comme Joseph Campbell, Jackson Pollock, Beatrice Wood, Alan Watts et plus récemment Eckhart Tolle ou Deepak Chopra. Iris Murdoch rencontra également Krishnamurti mais selon Lutyens cette association ne produisit aucune étincelle. Bien que peu connu dans les milieux académiques, il a eu des entretiens avec Fritjof Capra, George Sudarshan, Jonas Salk et Rupert Sheldrake.

Krishnamurti-6.jpgLES CONTROVERSES

Un conflit avec D. Rajagopal, directeur du Star Publishing Trust et organisateur des activités de Krishnamurti, au sujet de droits d'auteurs les conduisit tous deux dans une bataille légale qui eut raison de leur amitié. Le conflit qui débuta officiellement en 1971 dura sur plusieurs années. Une quantité importante d'ouvrages retournèrent en la possession de Krishnamurti de son vivant mais l'affaire n'arriva à son terme qu'après sa mort. Certains documents sont cependant restés en la possession de D. Rajagopal. Les échanges verbaux et écrits des deux parties étaient si acerbes, et certains rendus publics, que la réputation de Krishnamurti fut ternie durant cette période. Selon Lutyens, cela était dû au ressentiment consécutif à la perte d'influence progressive de Rajagopal sur Krishnamurti. Selon Radha, la fille de Rajagopal, les causes sont simplement en rapport avec le litige lui-même. Mais c'est aussi à cette occasion que la relation amoureuse de Krishnamurti avec la femme de Rajagopal apparut au grand jour. Krishnamurti s'expliqua à ce sujet en déclarant qu'on attendait toujours de lui qu'il soit un « messie » malgré son éloignement de la théosophie et en évoquant un « conditionnement » de son entourage au sujet de ce que devrait être le « comportement idéal d'un enseignant spirituel ».

David Bohm se dit également choqué de la révélation de cette liaison amoureuse. Mais ce dernier évoquait une autre raison à la distance qu'il prit à certaines périodes avec Krishnamurti : il trouvait qu'il y avait autour de lui une attitude révérencieuse excessive dans son cercle privé, une attitude constante dont, selon lui, Krishnamurti ne semblait pas vouloir discuter. Enfin, il jugeait que Krishnamurti recourait occasionnellement à des manipulations oratoires quand il était confronté à certaines questions ou certains défis.

La vie privée de Krishnamurti n'a jamais été publique de son vivant, il ne l'évoquait jamais dans ses conférences, ne parlant jamais de lui, ou toujours à la troisième personne, selon ses dires afin que « l'attention ne soit pas sur l'orateur mais sur ce qu'il dit ». La biographie de 1991 de Radha Rajagopal qui avait vécu plusieurs années dans la résidence de Krishnamurti, fut la première cause de controverses. Le portrait qu'elle faisait de Krishnamurti était en effet très différent de celui de Lutyens, par exemple, au point que cette dernière publia divers droits de réponses et réfutations. Selon Radha Rajagopal, les personnes qui connaissaient bien Krishnamurti lui trouvaient une « double personnalité », l'une confiante, forte, charismatique et une autre, quand il n'enseignait pas où il semblait vulnérable et démuni, parfois puéril. Le passage de l'une à l'autre aurait plus d'une fois surpris ses proches. Pour certains il n'était qu'inspirant, amical et pour d'autres, il pouvait être très froid et manquer de tact.

L'insistance de Krishnamurti sur l'inutilité voire la dangerosité de chercher « une aide extérieure » a produit de nombreuses réactions, exprimées fréquemment au cours de ses conférences, sur un éventuel manque de compassion. Lutyens indique dans sa biographie que le message de Krishnamurti n'était pas destiné à fournir un soutien psychologique ou des solutions clé en main mais voulait inciter les auditeurs à trouver leurs réponses eux-mêmes.

Enfin, pour beaucoup d'observateurs, l'ironie suprême tient dans le fait que Krishnamurti soit généralement considéré comme un des gourous les plus notoires du xxe siècle après avoir été celui qui avait le plus critiqué ce genre de statut81, sans l'avoir, selon certains, assez franchement combattu pour lui-même.

SOURCE : WIKIPEDIA

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